Du 1er au 3 mars dernier, 9 étudiants du campus de l’UdeM en Mauricie ont eu la chance de prendre la route des Hautes-Laurentides, pour une fin de semaine toutes dépenses payées dans la jolie ville de Mont-Laurier. Le but de l’expédition? Nous faire découvrir la région et nous convaincre d’aller y exercer la médecine familiale dans quelques années! Accompagnée d’Émilie Lacroix, co-présidente du GIMF-Mauricie, étudiante en 2e année et résidente du petit village de Kiamika (très près de Mont-Laurier!) ainsi que de Vanessa Tourangeau, étudiante en prémed et également résidente de la région, j’ai eu la chance de participer à cette aventure en compagnie d’une autre 2e (Catherine Béliveau), de quatre 1ère (Maxime Doyon, François Perreault, Raphaelle Gontier Dupré et Dorine Moineau), ainsi que de Laura D. Levasseur, prémed.
Vendredi le 1er mars, épuisés mais ô combien heureux de débuter notre semaine de relâche par un petit séjour à l’autre bout du Québec (bon d’accord, n’exagérons rien, ce n’est pas si loin!), nous quittons Trois-Rivières pour finalement arriver, 3h30 plus tard, à Saint-Jean-sur-le-Lac, petite municipalité faisant maintenant partie de la ville de Mont-Laurier, où se trouve la maison où nous résiderons pour la fin de semaine. Celle-ci, charmante petite propriété sur le bord de l’eau, fait partie des quelques-unes appartenant à l’hôpital qui sont prêtées aux médecins, résidents ou autres professionnels de la santé qui viennent dépanner à l’occasion. Pas encore tout à fait remis de notre mi-session, nous prenons la soirée pour relaxer à la maison, sachant très bien qu’une longue journée nous attend le lendemain!
Samedi, 2 mars, 7h30. Nous faisons la connaissance de Patrice Deslauriers, le responsable du recrutement des professionnels du CSSS d’Antoine-Labelle (l’hôpital de Mont-Laurier) et père de l’une de nos collègues étudiante de Trois-Rivières, Laurence Deslauriers, maintenant résidente en médecine familiale à Shawinigan. Patrice nous emmène déjeuner au Gîte Au Pied du Courant, très belle demeure située sur un promontoire dominant les chutes de la rivière du Lièvre. Là, nous avons la chance de pouvoir discuter avec la très gentille Dre Catherine Marquis, R2 en médecine familiale. Catherine, originaire de Laval, nous dit beaucoup aimer la région et répond avec bonne humeur à nos innombrables questions sur la résidence dans les Hautes-Laurentides.
Après un copieux et délicieux petit déjeuner, nous nous dirigeons vers l’hôpital avec Patrice et Catherine, où nous sommes séparés en trois groupes pour un court stage d’observation de 3 heures. Raphaelle, Maxime et François nous quittent pour un avant-midi en chirurgie, Dorine, Laura et Emilie s’en vont à l’urgence, alors que l’autre Catherine, Vanessa et moi nous en allons aux soins intensifs.
Aux soins intensifs, nous sommes accueillis avec bonne humeur par Dre Clermont et son résident, Bruno, qui ont tôt fait de nous faire faire le tour de leurs patients. Ils nous expliquent chacun des cas, et Catherine (la 2e, pas la résidente!) et moi nous remémorons non sans peine nos notions de cardio, pneumo et néphro (c’est fou comme on oublie vite, en médecine!) alors que nous examinons des patients admis pour chute, pneumonie, OAP, IRA, DRS, etc. Vanessa, déchiffrant avec peine ces multiples abréviations qui font partie intégrante du jargon médical, a tout de même beaucoup aimé son expérience : « En Prémed, nous n’avons pas vraiment l’occasion de pouvoir observer notre futur métier ainsi que l’ambiance dans lequel les professionnels œuvrent. Ce stage nous a aligné grossièrement sur la vie que nous allons avoir dans quelques années et j’ai bien apprécié! ».
Les trois heures sont vite passées et nous rejoignons nos camarades au salon des médecins. Pendant que ceux de l’urgence nous racontent leurs cas, Maxime, François et Raphaelle franchissent la porte, les yeux brillants et un sourire fendu jusqu’aux oreilles : Ils viennent d’assister à une césarienne d’urgence! François nous raconte…
Lorsque la chirurgienne nous a exposé le plan de la matinée à Maxime, Raphaëlle et moi, nous nous attendions seulement à voir quelques consultations postopératoires et, si nous étions chanceux, une endoscopie et une consultation post-césarienne! Assis bien tranquillement à la regarder remplir ses papiers, un appel vint tout changer : « Césarienne d’urgence Dre! » À peine cinq minutes plus tard, nous étions tous scrubber, la chirurgienne était partie vérifier le dossier de la patiente et nous attendions, fébriles, les prochaines directives à suivre. L’anesthésiste arriva dans le corridor avec la civière et, sans même se demander qui nous étions, elle nous ordonna de l’aider à transporter la civière. Nous n’avons même pas eu le temps de lui dire que nous étions de pauvres petits premières qui n’y connaissons rien qu’elle réitéra son ordre! Preuve que quand le devoir appelle, il est impossible de ne pas y répondre! Arrivés dans la salle d’opération, nous essayons tant bien que mal de se faire le plus petit possible dans un coin pour n’être dans les jambes de personne et quand même pouvoir bien voir ce qui allait se passer. On pouvait palper la tension dans la salle tant il était urgent de faire sortir ce bébé. La chirurgienne est arrivée et, comme dans toutes les bonnes émissions médicales à la Grey’s Anatomy ou E.R., elle a crié : « Bistouri! ». Comme quoi je ne perds pas totalement mon temps à écouter ces émissions! À partir de ce moment, tous nos yeux étaient fixés sur la chirurgienne qui effectuait cette opération comme si de rien n’était alors que pour nous la normale se résumait jusqu’à présent à l’anamnèse des patients partenaires. Quelques coups de bistouri et quelques manœuvres plus tard, un cri de bébé vient balayer toute la tension accumulée depuis le début de l’opération. C’était vraiment impressionnant de voir une telle opération agitée se terminer aussi rapidement avec la venue au monde d’un beau petit garçon en santé! Juste pour cela, je serais prêt à refaire le petit quatre heures de route nous séparant de notre patelin de Trois-Rivières n’importe quand!
Qui plus est, l’ambiance qui régnait entre les médecins de l’hôpital en a conquis plusieurs, dont Laura : « L’avant-midi à hôpital nous a permis de constater l’ambiance conviviale qui règne en région. Tous avaient l’air de si bien se connaître ! »
Suite à cette courte introduction à la pratique en médecine à Mont-Laurier, notre valeureux guide, qui s’est donné comme mission de nous charmer non seulement par l’hôpital mais aussi – pour ne pas dire surtout! – par les attraits de la région, nous emmène dîner à la Chaumière, le casse-croûte populaire de la place. Après ce copieux repas, guidés par Patrice, Emilie et Vanessa, nous faisons un petit tour de ville – tour de ville qui nous permet d’ailleurs de nous rendre compte avec aberration qu’il n’y a pas de mont Laurier, à Mont-Laurier! Pendant le trajet, Patrice ne manque pas de nous vanter les innombrables attraits qu’offre la région aux adeptes de plein air : Les centres de ski de fond et de raquettes abondent et la montagne du Diable, à Ferme-Neuve, est également un incontournable! Les lacs et les rivières sont prédominants dans cette région du Québec; Mont-Laurier accueille d’ailleurs chaque année la course internationale de canots de La lièvre, à la fin du mois d’août. Sans oublier la pêche et le parc linéaire Le P’tit train du Nord – pas moins de 200 km de route asphaltée reliant Saint-Jérôme à Mont-Laurier!
Après nous avoir tant vanté les charmes naturels de la région, Patrice nous emmène les découvrir par nous-mêmes par un petit bloc de deux heures de raquettes au centre de ski de fond de Mont-Laurier, qui offre plusieurs kilomètres de sentiers de ski de fond, de raquettes et de patins, en plein cœur de la ville. Belle randonnée sous la neige qui nous permet de digérer la poutine du midi, et de préparer notre foie pour le souper de cabane à sucre auquel nous sommes conviés quelques heures plus tard!
Emilie vient nous chercher à la maison pour nous emmener souper à l’Érablière Grenier, à Kiamika. Pendant le trajet, elle nous fait découvrir son minuscule mais charmant petit village, au milieu duquel siège la très jolie petite église St-Gérard de Kiamika. Nous arrivons finalement à la cabane à sucre, où Dre Marquis et Patrice nous rejoignent pour un délicieux souper traditionnel, pendant lequel nous avons encore une fois l’occasion d’échanger avec Catherine sur le programme de médecine à Mont-Laurier.
Le dimanche matin, la fin de semaine tirant déjà à sa fin, cinq d’entre nous, charmés par la région et par la belle neige qui tombe depuis plusieurs jours, décidons de prolonger notre séjour de quelques heures pour s’initier au ski de fond. Vers 13h, nous reprenons quand même la route de Trois-Rivières, épuisés mais heureux et conquis par le chaleureux accueil que nous ont réservé les gens de ce pittoresque coin des Hautes-Laurentides.
Camille Plourde
Étudiante 2e année