Certains diront que la formation en médecine familiale, c’est plus facile que les autres spécialités et surtout, beaucoup moins long. D’autres qualifieront la pratique de moins exigeante. Mais, la vérité, c’est que la médecine familiale est beaucoup plus large, complexe et diversifiée que plusieurs autres disciplines. On touche à tous les systèmes. On voit de tout comme spécialistes de la première ligne. Et, de plus, on a beaucoup plus de latitude quant aux créneaux vers lesquels on oriente notre pratique. Enfin, la médecine familiale permet d’atteindre l’équilibre travail-famille auquel nous aspirons tous.
Pour ma part, c’est cette diversité qui m’a attirée vers la médecine familiale, une diversité que l’on aborde dès la formation postdoctorale. Bureau, cliniques sans rendez-vous, suivi des patients hospitalisés, urgence hospitalière, obstétrique, gériatrie, pédiatrie, médecine interne, et j’en passe. Quand on commence sa résidence, on est un peu stressé devant les défis qui se déploient devant nous. Mais tous ces défis constituent l’essence même de la médecine familiale. On nous y plonge dès le départ. Puis, sournoisement, on attaque la 2e année de formation postdoctorale, on doit faire un choix de lieu de pratique dès l’automne pour obtenir un PREM et on étudie en prévision des examens qui arriveront au printemps.
Finalement, la résidence en médecine familiale, ça passe presque trop vite. Et il est impossible de tout savoir sur tout. Il faut savoir où trouver l’information, miser sur l’éducation médicale continue et se bâtir un réseau qui nous permettra de référer nos patients au besoin. Profitez pleinement de tout ce qu’on vous transmettra durant cette période. Moi, j’en garde de très bons souvenirs. Durant ma formation, on m’a confié la responsabilité d’un groupe de patients pour lesquels je suis devenue LE docteur. J’ai aussi touché à la médecine rurale et j’ai fait des stages dans le Nord du Québec. Ce sont des milieux extraordinaires pour tester nos connaissances et notre capacité à réagir et pour devenir plus autonomes. On y voit des pathologies différentes, et on peut pousser encore plus loin nos interventions, parce que les médecins spécialistes et autres consultants ne sont pas à portée de la main.
Et aujourd’hui, c’est presque la fin. Dans une dizaine de semaines, je ferai le saut en pratique autonome. Et je me sens prête. Prête pour amorcer cette carrière pour laquelle je planche depuis sept ans déjà dans le réseau universitaire et hospitalier. Fidèle à l’image que je me fais de la pratique, je vais la débuter avec un PREM dépannage. Je verrai par la suite quels sont les aspects de la pratique qui me permettront le plus de me réaliser comme professionnelle de la santé.
La médecine familiale offre une carrière que l’on peut bâtir à la mesure de nos intérêts et de nos passions. La première ligne, c’est le bon choix pour moi… et pour vous !
Dre Nicole Seben
Présidente du Comité des affaires pédagogiques – Médecine familiale de la FMRQ