La médecine familiale à ses débuts, aux quatre coins du Québec (suite)

La médecine familiale à ses débuts, aux quatre coins du Québec (suite)

Lorsqu’on entreprend le laborieux parcours des études en médecine, on passe inévitablement par plusieurs étapes; on débute le préclinique, vient ensuite l’externat, puis la résidence. Et à la fin de tout ça, du jour au lendemain, on devient finalement patron. Mais comment se vit réellement la transition entre la résidence et la pratique? Première Ligne s’est posé la question! Pour y répondre, nous avons interrogé quatre jeunes médecins, qui exercent des pratiques bien différentes dans des milieux tout aussi différents, un peu partout au Québec.

Dre Sarah CasaubonDre Sarah Casaubon, Shawinigan
C’est à Trois-Rivières, au campus Mauricie de l’Université de Montréal, que Dre Casaubon a complété son doctorat en médecine, puis sa résidence en médecine familiale. Depuis juillet 2013, elle pratique à Shawinigan, au CSSS de l’Énergie. Elle travaille actuellement à l’urgence  à mi-temps ainsi qu’à l’UMF de Shawinigan, où elle est impliquée dans l’enseignement, étant notamment la responsable du stage d’externat en médecine familiale.

Pourquoi avoir choisi la médecine familiale?
Dès le début de ses études, Sarah Casaubon savait qu’elle se dirigerait vers la médecine familiale, et ce pour les défis, la diversité de pratique, le suivi de patients et la continuité des soins qui sont au cœur de cette spécialité.

En rétrospective, je vois que tous ces changements et adaptations auxquels on doit faire face pendant nos études en médecine nous permettent d’avoir les outils nécessaires pour effectuer la grande dernière transition.

Qu’est-ce qui vous attirait vers l’urgence et l’enseignement au CSSS de l’Énergie?
« L’urgence, avec son rythme rapide et ses soins critiques, apporte un côté très stimulant à ma pratique.  D’un autre côté, l’UMF apporte un bel équilibre;  un environnement plus calme qui me permet  de faire du suivi de patients, d’avoir plus de temps et d’établir des relations avec ceux-ci. J’ai la chance de faire le type de pratique que j’ai toujours voulu faire et qui se moule le plus à ma personnalité. »

Le fait de travailler dans une UMF lui permet également de s’impliquer dans l’enseignement aux étudiants du préclinique ainsi qu’aux externes de l’université de Montréal en Mauricie. Au cours des prochaines années, elle aura la chance de superviser des externes et des résidents, de participer aux cours de médecine clinique ainsi qu’aux séances d’APPs.

La transition de la résidence à la pratique

Les défis
La résidence, c’est très court! Bien que plusieurs résidents débutent une 3e année d’urgence avant de faire le grand saut vers le début de la pratique en tant que patron, Dre Casaubon considérait qu’après deux ans, c’était le temps de se lancer! Selon elle, la plupart des résidents finissants et des nouveaux médecins sont anxieux et ont peur de ne pas être à la hauteur.

« Pendant mes études en médecine, j’anticipais toujours l’étape suivante, c’est-à-dire le passage de préclinique à externe, d’externe à résident. À chaque fois, il y avait une adaptation, mais je réalisais que j’étais finalement prête. En rétrospective, je vois que tous ces changements et adaptations auxquels on doit faire face pendant nos études en médecine nous permettent d’avoir les outils nécessaires pour effectuer la grande dernière transition.  Il peut être angoissant de penser que nos patrons et superviseurs ne sont plus là pour appuyer nos conduites, pour répondre à nos questions ou pour nous dire « Bon travail! ». On est jamais seul et je m’en suis rendu compte rapidement. Les spécialistes deviennent comme nos patrons quand nous avons des questions et nos collègues sont très précieux.

Je ne peux nier que je me suis déjà  dit à 2 heures du matin, devant un cas qui me causait problème, que j’aimerais  avoir quelqu’un à mes côtés pour me donner un coup de pouce, pour me dire que je voyais la bonne chose sur l’ECG. Je dois aussi avouer que je me sens très petite dans mon uniforme certaines journées de garde d’urgence durant lesquelles le fameux téléphone rouge sonne aux 15 minutes. Mais quelle satisfaction! Et la courbe d’apprentissage est exponentielle.

À ce début de pratique s’ajoute le côté administratif : la facturation, les nombreuses assurances, les formations continues.  Quelques cours nous y préparent pendant notre résidence et je dirais que mes collègues m’ont grandement aidé dans cette transition. »

Et l’intégration à l’équipe d’omnipraticiens, dans tout ça?
« J’ai eu la chance de rester à l’unité de médecine familiale où j’ai fait ma résidence avec une équipe merveilleuse! »

Finalement, Dre Casaubon, quelles sont selon vous les joies de commencer une pratique en médecine familiale?
« J’en suis maintenant à mon cinquième mois de pratique et je suis totalement convaincue que j’ai fait le bon choix. Une chose qui me marque énormément est de voir à quel point les patients peuvent  être  heureux et reconnaissant que l’on soit leur médecin de famille. On devient très important pour eux et ils deviennent importants pour nous! »

Lire la suite : Dre Rose-Marie Patry, Îles-de-la-Madeleine >>

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