Mercredi matin. C’est le milieu de la semaine et la journée dédiée aux suivis de grossesse.
6h15 : Le cadran sonne. Débutent alors les préparatifs de la journée, routine dont je vous épargne les détails.
7h45 : Arrivée à l’hôpital, je fais rapidement un tour d’horizon de mon bureau afin d’identifier l’état des stocks : jaquettes, débarbouillettes, gelée d’échographie, spéculums, etc. À travers ces allers-retours dans le corridor, je croise notre infirmière aux suivis de grossesse. Nous prenons connaissance de la liste des patientes à voir aujourd’hui : comme nous sommes deux médecins ainsi que deux IPS (infirmière praticienne spécialisée) à travailler à la clinique ce matin, les grossesses dites « normales » leur seront attribuées tandis que je me concentrerai sur celles à risque. Bref, ce coup de main me permettra d’insérer dans mon horaire d’aujourd’hui quelques cas urgents que je voulais voir. J’en profite pour en aviser ma secrétaire.
8h10 : Une fois pesée et ses signes vitaux évalués, la première patiente entre dans mon bureau, tout sourire avec son ventre de 39 semaines : « Il est loin votre bureau! »; faut dire qu’il est le dernier du corridor… S’ensuivent une série de « bedaines », de battements de cœur, de conseils et de plans de naissance. Entre deux consultations, le téléphone sonne : c’est le gynécologue. Ça tombe bien, j’avais justement une question! Il vient de voir madame Sucrée, une échographie cardiaque fœtale est nécessaire. Je recevrai une copie du rapport.
12h00 : La clinique de suivi de grossesse prend fin. Un collègue travaillant dans le bureau voisin cogne à ma porte : midi-conférence en visioconférence débutant dans 5 minutes. Le sujet ce mois-ci : les nouveaux anticoagulants. Génial! J’en ai bien besoin. Parfois un peu indisciplinés (vous savez de quoi je parle, on le fait tous un peu), on s’informe du voyage de l’un, du cas plutôt corsé de l’autre… Chut! La conférence est commencée.
13h00 : La conférence terminée, me voilà de retour dans mon bureau.
13h05 : Je revois en urgence madame Sansourire, une jeune mère de famille, aux prises avec une dépression réfractaire. Elle a eu son congé de la psychiatrie il y a une semaine, et tente, tant bien que mal, de reprendre sa vie familiale.
13h30 : Je vois ensuite, à la demande de l’infirmière de la clinique d’oncologie, madame T. N.-Marcoux, une dame dans la cinquantaine avec un diagnostic de cancer pluri métastatique. Justement, elle est accompagnée de sa fille, enceinte de 30 semaines que j’ai vu ce matin. « Et puis docteur, vous vous rappelez, vous avez accouché mon autre fille ce printemps! » Bien sûr! Malheureusement, la chimiothérapie n’a pas les effets escomptés… Une référence au CLSC est faite en vue d’offrir du support à domicile et à la famille. Un premier pas vers les soins palliatifs : l’accent est mis sur le confort et le réconfort, sans cesser les soins bien entendus. Elles repartent rassurées.
14h05 : Je m’installe avec le courrier et les bilans reçus de la journée. Je fais le tri : quelques appels de suivi aux patients, un formulaire d’assurance pour monsieur Lagaffe, une question à l’interniste de garde, quelques courriels à écrire.
16h00 : Tout est réglé! J’oubliais : les midi-conférence, offertes un midi par mois, nous donnent droit à des crédits de formation MAINPRO. Je me dirige sur le site du Collège québécois des médecins de famille (CQMF) et en moins de cinq minutes, mes crédits sont enregistrés et je suis enfin prête à partir.
Et ça recommence demain!
Dre Rose-Marie Patry, M.D., CCMF