Temps d’arrêt demandé

Temps d’arrêt demandé

Mystérieuse, la pratique de la médecine sportive en médecine familiale gagne à être connue. Nouvellement instaurée comme compétence additionnelle en médecine familiale depuis 2015, elle joint les rangs des autres domaines de soins reconnus par le Collège des médecins de famille du Canada (CMFC), qui comprend par ailleurs l’urgence, les soins palliatifs, l’anesthésie et les soins aux personnes âgées. La médecine sportive s’inscrit dans un cadre de soins global permettant au médecin ayant développé une expertise dans ce domaine de soulager les maux des patients aux prises avec des problèmes du système locomoteur.

Une approche globale
Dr Croteau, omnipraticien ayant pratiqué la médecine sportive pendant plus de 30 ans, est d’avis que la médecine sportive ne limite en aucun cas la pratique du médecin de famille. Celui qui a été directeur médical du Marathon de Montréal dans les années 1980 ne tarit pas d’éloges envers la diversité qu’apporte la médecine sportive. « Ce qui est fascinant,  c’est qu’en plus des connaissances de l’appareil locomoteur nécessaires au diagnostic de la pathologie que le patient présente, le médecin sportif doit prendre en considération l’aspect global du malade.» À son avis, il est primordial de conserver des notions à jour dans la plupart des systèmes du corps humain pour être en mesure d’aider le patient qui se présente avec une plainte musculo-squelettique.   «Par exemple, un patient connu asthmatique ou encore diabétique nécessitera certainement une approche globale et non limitée à sa blessure sportive pour pouvoir maximiser un retour au jeu », précise-t-il.

Le but ultime du clinicien, au-delà de soigner à court terme les maux du sportif, consiste à prévenir les futures blessures. « Un bon médecin du sport se doit d’avoir des connaissances poussées en biomécanique et en physiologie du sport pour traiter adéquatement les blessures des athlètes », supporte Dr Hobden, médecin sportif à la clinique Kinatex située au centre-ville de Montréal. La connaissance de l’anatomie, la physiologie et la pathophysiologie des affections du système locomoteur sont des éléments indéniables du bagage de connaissances que doit avoir un clinicien expert en médecine sportive pour pouvoir traiter et prévenir des blessures subséquentes. Pour Dr Hobden, un médecin sportif accompli se prête quotidiennement à la gériatrie préventive. « En traitant le sportif de manière globale et en connaissance des principes de biomécanique et de guérison propres aux différentes pathologies, l’omnipraticien est en mesure de maximiser la longévité des pratiques sportives du patient, ce qui constitue l’essence même de la médecine sportive », explique-t-il.

Bien que considérée dans une approche globale de soins de santé, la médecine sportive constitue en soi un domaine où le médecin de famille peut y développer une expertise. Par le biais de lectures, congrès et consultations de divers spécialistes du système locomoteur, l’omnipraticien parvient à se bâtir un éventail de connaissances qui le rend expert dans son domaine. « C’est avant tout un travail autodidactique », affirme Dr Hobden, reconnu aujourd’hui comme un expert de première ligne dans le soin de pathologies reliées aux arts de la scène. Médecin consultant notamment pour Les Ballets Jazz de Montréal, l’Orchestre symphonique de Montréal et la troupe de cirque Les sept doigts de la main, Dr Hobden parvient à combiner sa passion pour les arts et son travail au quotidien. Selon ses intérêts personnels et en corrélation avec les besoins de la communauté sportive, il est possible pour le médecin du sport de développer une expertise dans une sphère précise et avec une clientèle particulière, que ce soit auprès d’athlètes olympiques, équipes sportives de haut niveau ou encore des artistes des arts de la scène,


Médecine du sport, novembre 2015Variété au menu
Sportif du dimanche ou athlète de haut niveau, le médecin sportif doit gérer un vaste spectre de patients. Comme le dénote Dr Hobden, médecin de famille œuvrant à la Clinique du stade Olympique de Montréal, une pratique dans ce domaine ne se limite pas à une cohorte de patients élite. « Dans ma pratique quotidienne, je dois composer autant avec des enfants que des adultes, sans oublier une proportion de sportifs de haut niveau. » Pour Dr Hobden, également enseignant du système locomoteur de l’Université de Montréal au groupe de médecine familiale (GMF) des Faubourgs, c’est cette diversité de pratique qui l’anime encore aujourd’hui.

Avec cette diversité de patients, le médecin sportif se doit d’adopter une approche multidisciplinaire pour pouvoir soigner efficacement ses malades. « Physiothérapeutes, nutritionnistes, psychologues, entraîneurs, c’est un véritable travail d’équipe qui s’opère lorsqu’un sportif se présente à la clinique », renchérit Dr Croteau, qui a été médecin aux Jeux Olympiques à Montréal en 1976. Dans le but de discerner la cause du problème, le médecin sportif est souvent en communication directe avec les instructeurs de l’athlète. Ces derniers peuvent alors renseigner le clinicien quant aux différents gestes sportifs ou modifications à l’entraînement, tous des facteurs qui dicteront le diagnostic et la prise en charge adéquate du patient. « La médecine sportive est loin d’être une médecine isolée », conclut Dr Croteau.

Jonathan Cyr, équipe 2015-2016Jonathan Cyr
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Université de Montréal

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