L’équilibre travail-vie personnelle est LE sujet auquel il faut s’intéresser si vous envisagez un jour d’ajouter une joyeuse marmaille à votre vie, ou tout autre projet qui carburera à une denrée rare: le temps!
Elle est loin l’époque où les médecins de famille étaient tous des hommes avec la «vocation» aidés d’une femme à la maison pour élever les enfants. Aujourd’hui, le modèle principal en est un où les deux membres du couple occupent un emploi.
La génération actuelle de jeunes médecins, à l’instar des jeunes d’autres professions, envisage la valorisation de soi via plusieurs facettes de leur vie, où le travail occupe une place moins grande que chez les générations précédentes. Le double défi consiste donc à s’accomplir professionnellement tout en réalisant aussi ses buts personnels.
Notre profession est championne des problèmes personnels en tout genre: suicide, divorce, abus de substances. Ce qui paraît paradoxal pour des soignants…
Il est primordial de savoir d’avance à quoi correspond pour soi ce concept de «réussir sa vie», afin de prendre tôt les meilleures décisions pour y parvenir. Autrement, les jeunes médecins se retrouvent facilement envahis par le travail dès le début de la pratique, au risque de «subir» leur profession. Et ce, dans un contexte où la pression est forte: contraintes du système de santé, valorisation de la performance, longues heures de travail, pression des pairs, stress des gardes, etc. Si on y ajoute les pressions hors du travail, comme les horaires de garderie, d’école, les maladies des enfants, les conflits d’horaire avec le travail du conjoint, les soins aux parents âgés, etc., on se rend vite compte que 24 heures dans une journée, c’est trop peu pour tout accomplir!
Oh, on peut bien tenir un temps, écartelé entre toutes ces réalités, mais les conséquences sont parfois dramatiques: sentiment de culpabilité, perte de motivation au travail ou dans la famille, altération des relations de couple ou au travail, absentéisme, anxiété, dépression et parfois même abandon de la pratique. Notre profession est championne des problèmes personnels en tout genre: suicide, divorce, abus de substances. Ce qui paraît paradoxal pour des soignants…
La conciliation travail-vie personnelle repose principalement sur l’adaptation des médecins aux exigences de leur profession et de leur vie hors du travail.
L’ORGANISATION est ici le mot d’ordre: impliquer ses proches, s’adjoindre une aide-familiale, prévoir des vacances régulières et des congés aux jours d’anniversaires, prévoir des menus, tenir un calendrier des activités de chacun, avoir une liste de gardiennes, etc.
Côté professionnel: choisir une équipe qui nous ressemble! Oser discuter des conditions reliées à notre pratique avant de nous engager: vacances, congés de maternité/ paternité, systèmes de garde, implication dans divers comités, etc. Le travail à temps réduit ou les horaires adaptés peuvent nous sauver la vie dans les années plus demandantes. Les collègues sont aussi une mine d’or de conseils et d’astuces!
Il y a mille façon de trouver son équilibre: suffit de poser des gestes concrets pour y arriver. Notre profession est exigeante, mais il faut l’être tout autant quand il s’agit de notre équilibre et de celui de nos proches!