Difficile de ne pas revenir sur la controverse de l’heure au Québec, soit la plus récente entente conclue entre la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) et le gouvernement au sujet des conditions de travail et de rémunération de nos collègues spécialistes, et sur le regrettable lynchage public de la profession médicale, où la démagogie et les dérapages sont nombreux.
Oui, les médecins au Québec gagnent en général très bien leur vie. Une fois notre longue formation terminée, nous sommes des privilégiés sur le plan économique, comme les médecins ailleurs au Canada et en Occident. Toutefois, cela vient, faut-il le rappeler, avec une formation et des responsabilités uniques et difficilement comparables. Notre rémunération comme médecin de famille est, par ailleurs, loin d’être hors norme (25 % de moins que nos collègues ontariens). Il faut non seulement le préciser, mais aussi le répéter. Et nous sommes fiers d’offrir des services de grande qualité en grande quantité en retour. En étant quotidiennement sur la première ligne de front du système de santé, nous sommes pleinement conscients des responsabilités individuelles et collectives qui sont les nôtres.
Vous avez donc raison d’être fiers d’être un futur médecin de famille. D’autant plus que l’accès aux soins de première ligne s’améliore constamment au Québec. Au-delà d’un million de Québécois de plus ont maintenant un médecin de famille (la proportion étant passée de 67 % à 80 % en près de trois ans). Et les médecins de famille sont plus que jamais accessibles pour leurs patients, avec un taux d’assiduité du médecin de famille ou de son groupe avoisinant 84 % ! En plus, si on prend en compte la charge de travail unique des médecins de famille québécois en établissement (urgence, obstétrique, soins de courte et de longue durée, etc.), on parle d’un tour de force carrément inédit.
Le président,
Dr Louis Godin