L’un des principaux objectifs de l’Organisation médicale étudiante en gestion des affaires (OMÉGA) est d’outiller les médecins québécois de demain avec des concepts de gestion qui leur seront utiles dans leur pratique future. Pour ce faire, nous profiterons de notre tribune dans Première ligne pour vous offrir des chroniques éducatives sur des sujets touchant la gestion financière. Ce mois-ci, nous abordons un sujet dont vous entendez certainement parler depuis le début de vos études : l’assurance-invalidité. Voici ce qu’il en est en quatre points.
1.Qu’est-ce qu’une assurance-invalidité?
Une assurance est une compensation financière garantie par un assureur à un assuré advenant la survenue d’un évènement spécifique, en échange d’une prime payée par l’assuré.
L’assurance-invalidité revient donc à assurer ses revenus advenant une invalidité. On se retrouve en situation d’invalidité lorsqu’une condition (accident, maladie, etc.) vient entraver la possibilité de réaliser ses tâches professionnelles. En d’autres mots, on se retrouve incapable de travailler.
En tant qu’étudiant médical, le concept d’invalidité peut s’appliquer si une condition médicale empêche la poursuite de ses études. Il est ainsi possible de bénéficier d’une assurance-invalidité sans pour autant avoir un revenu à assurer.
2. Comment fait-on pour assurer ses revenus avec une assurance-invalidité?
En bref, il s’agit de payer mensuellement un montant d’argent, appelé prime, à un assureur. En échange de ce montant, l’assureur s’engage à verser un certain montant mensuel, dit prestation, advenant la survenue d’une condition invalidante. La valeur de cette prime dépend de plusieurs facteurs (ex. : sexe, âge, habitudes de vie, conditions médicales ou psychologiques préexistantes) et elle détermine en retour le montant des prestations reçues.
Des concepts bien importants sont à considérer au moment de souscrire à une assurance-invalidité. Un des plus importants est celui de profession propre: il garantit que l’assuré est considéré invalide s’il ne peut plus faire la profession pour laquelle il a spécifiquement été formé. Ainsi, il recevra des prestations financières mensuelles s’il ne peut plus s’occuper des tâches liées à sa spécialité médicale, même s’il est considéré comme encore capable d’occuper un autre emploi/une autre profession.
Il faut aussi tenir compte du concept de délai de carence, qui est en fait le délai avant le versement de la première prestation d’invalidité. Les délais de carence varient de 30 à 90 jours selon les contrats. À noter : plus le délai de carence est court, plus la prime sera élevée!
Enfin, deux autres concepts-clés auxquels on doit porter attention : l’indexation, qui assure que les prestations varieront avec le taux d’inflation, et la résiliation, qui indique les modalités pour mettre fin au contrat d’assurance.
3. Est-ce que tout le monde peut être assuré?
Tout dépend des assureurs. Pour déterminer l’assurabilité, certains assureurs demanderont de remplir des questionnaires de santé, de passer des examens physiques et même de se soumettre à des prises de sang/échantillons d’urine. Selon les réponses et/ou les résultats, l’assureur déterminera s’il accepte d’assurer le requérant. Si c’est le cas, le calcul de la prime exigée dépendra aussi des réponses/résultats de l’assuré.
Dans le cas où vous auriez une condition particulière dans vos antécédents médicaux, chirurgicaux ou psychiatriques, l’assureur peut décider d’ajouter une clause d’exclusion à votre contrat concernant cette condition. Cette clause indique qu’il ne vous versera pas de prestations mensuelles si vous devenez invalide à cause de cette condition.
Un assureur a également le droit de décider de vous refuser d’emblée. Sachez que le refus d’un assureur vous suivra dans toutes les autres demandes d’assurances que vous ferez. Par contre, en tant qu’étudiant médical, certains professionnels en assurances proposent un questionnaire officieux à remplir avant la demande officielle, minimisant ainsi les risques d’être refusé et/ou de se voir imposer des clauses d’exclusion.
4. Pourquoi souscrire à une assurance-invalidité le plus tôt possible?
Il faut comprendre que pour l’assureur, accepter d’assurer quelqu’un revient à prendre le risque de lui verser une compensation financière si cette personne devient invalide. Un risque minime est donc avantageux pour l’assureur. Or, ce risque est augmenté lors de la présence de problèmes de santé préexistants ou d’antécédents médicaux particuliers. Il est alors plus risqué pour un assureur de couvrir cette personne, ce qui expose cette dernière à des risques de refus, des clauses d’exclusion et/ou des primes d’assurance plus élevées.
Toutefois, plus on est jeune, moins on a de problèmes de santé/antécédents médicaux. On est donc plus facilement assurable. Ainsi l’avantage de s’assurer jeune est de garantir son assurabilité. De plus, une fois assuré avec une compagnie, on n’a plus besoin de repasser des questionnaires ou des examens physiques tant et aussi longtemps que l’on reste avec cette même compagnie. Il faudra cependant les refaire si l’on change d’assureur.
Vous savez désormais tout sur l’assurance-invalidité! Nous espérons qu’après cette lecture, vous comprenez un peu mieux ce concept et êtes mieux outillés pour discuter d’assurance avec vos conseillers financiers et vos proches.
Merci à Amylie Malouin-Lachance, directrice du projet Affaires personnelles et à Rémi Couture, directeur du volet Administration de la Santé au chapitre de l’Université Laval, pour leur précieuse aide dans la rédaction de ce texte. Pour plus d’informations, nous vous conseillons de visiter le site Web de l’Autorité des marchés financiers (AMF) et celui de l’Institut québécois de planification financière (IQPF).
D’ici notre prochaine chronique, nous espérons vous voir au weekend Simulation d’une clinique médicale, qui aura lieu la fin de semaine du 22 au 24 février à l’Hôtel Estrimont à Orford!
Mélissa Raverdy
Université Laval, promotion 2020
Vice-présidente aux communications d’OMÉGA