J’ai eu récemment la chance d’échanger avec Dre Camille Blanchet, médecin de famille dans la région de Québec, sur le programme de compétences avancées en périnatalité. Dre Blanchet a obtenu son diplôme de doctorat en médecine en 2018, puis a ensuite terminé sa formation postdoctorale en médecine familiale au GMF-U de Saint-François d’Assise. Dès la fin de sa résidence, elle a intégré le programme de compétences avancées en périnatalité de l’Université Laval et a officiellement commencé sa pratique au GMF-U Quatre-Bourgeois en 2020, et ce, en plus de faire partie de l’équipe de médecins de famille accoucheurs du CHUL. Ainsi, sa patientèle est principalement composée d’enfants, d’adolescents et de femmes de tous les âges. Outre son intérêt pour la santé de la femme et pour la périnatalité, Dre Blanchet a aussi à cœur l’enseignement et c’est pourquoi elle s’assure de diversifier sa patientèle : elle tient à offrir un enseignement de qualité qui peut toucher à tout type de patients et de pathologies.
Bien évidemment, j’ai initié l’entretien avec la question que tous se posent : « Pourquoi la médecine de famille? ». Pour Dre Blanchet, un intérêt pour la médecine familiale s’est développé dès le début de ses études en médecine et s’est concrétisé ultérieurement lors de l’externat, notamment grâce au côté très humain de la pratique. « La prise en charge des patients dans leur globalité offre l’opportunité de développer des liens de confiance avec ceux-ci », dit-elle. Elle mentionne également avoir un penchant pour la prévention primaire, qui se voit très sollicitée en médecine de famille. En ce qui concerne le programme en périnatalité, Dre Blanchet dit avoir été attirée vers ce dernier grâce à son désir de parfaire ses connaissances en obstétrique, de s’exposer davantage aux gestes techniques et de gagner en autonomie. Cette opportunité lui offrait aussi de se familiariser avec son futur milieu de pratique : le CHU de Québec. En définitive, Dre Blanchet affirme qu’elle a bel et bien approfondi ses connaissances, notamment en perfectionnant son sens critique face aux situations cliniques courantes en obstétrique.
Afin de poursuivre l’entrevue, j’ai voulu en savoir davantage sur la façon dont est formé le programme de compétences avancées en périnatalité. Ainsi, Dre Blanchet m’a éclairée par rapport à celui instauré à l’Université Laval : il s’agit d’une formation d’une durée de 3 mois qui est divisée en 3 stages distincts, c’est-à-dire 2 stages d’un mois en périnatalité et un stage d’un mois en néonatalogie et pouponnière. Le programme offre une diversité dans les milieux de pratique, puisque la formation se déroule dans 3 hôpitaux universitaires de la région de Québec, permettant d’être exposé à différents types de patientes en plus de tirer profit de l’expérience de plusieurs médecins accoucheurs. Lors du stage de périnatalité, l’horaire-type est composé de quarts de travail de jour et de nuit d’une durée de 12 heures. Ceux-ci consistent à la prise en charge de la tournée post-partum (lors des quarts de jours), à des consultations à l’urgence obstétricale et au suivi des patientes en travail et en accouchement. Quant au stage en néonatalogie, les journées-types impliquent la prise en charge et le suivi des nouveau-nés hospitalisés à l’unité néonatale. On peut même être appelé à pratiquer la réanimation sur des nouveau-nés. Finalement, le travail en pouponnière consiste, de son côté, en la prise en charge et au suivi des nouveau-nés hospitalisés à la pouponnière, et ce, sous la supervision d’une équipe de pédiatrie.
Suite à cette description détaillée du programme, j’ai questionné Dre Blanchet sur ce qui l’avait marquée au cours de sa formation en périnatalité. Elle a mentionné, sans hésitation, qu’il s’agissait de la qualité de l’exposition clinique et de l’enseignement. « J’ai eu l’occasion de prendre en charge plusieurs complications obstétricales et périnatales et de procéder à des gestes techniques que je n’aurais pas eu la chance de réaliser sans cette formation. » En outre, puisque Dre Blanchet pratique maintenant depuis quelques mois, j’étais curieuse de savoir ce qu’elle apprécie le plus de sa carrière pour l’instant : elle a ainsi évoqué qu’elle s’épanouissait particulièrement dans sa pratique en périnatalité, qu’elle qualifie comme étant « une pratique extrêmement riche [lui] permettant chaque jour de [se] dépasser d’un point de vue professionnel et humain et dans laquelle l’alliance entre l’aspect scientifique et relationnel est omniprésente ».
Tout compte fait, le programme de compétences avancées en périnatalité est une formation courte qui semble toutefois ouvrir beaucoup de portes. Dre Blanchet relève d’ailleurs que les médecins ayant fait cette formation complémentaire se dirigent habituellement vers une pratique mixte entre le bureau et les gardes en établissements et que la pratique, la patientèle et l’horaire peuvent grandement varier en fonction du milieu. Pour conclure cette entrevue, voici un conseil de Dre Blanchet pour les étudiants en médecine qui seraient intéressés par le programme de périnatalité : « N’hésitez surtout pas à vous y inscrire! Cette formation est un tremplin exceptionnel vers le début d’une pratique en périnatalité. Elle permet de gagner en confiance et en autonomie afin d’être plus confortable dans sa pratique de médecin accoucheur. »
Elisabeth Crête
Étudiante en médecine de 3e année
Université Laval