Première ligne
La revue Web des GIMF, soutenue par la FMOQ
Volume 2, numéro 1, février 2012

Nous vous livrons aujourd’hui la troisième de quatre chroniques qui présentent le profil d'un résident en médecine familiale de chacune des facultés de médecine du Québec. Leurs préoccupations, leurs attentes, leurs doutes et leurs réussites, mais surtout, leur amour de la profession et de la médecine de famille en particulier. Aujourd’hui…

La médecine familiale vue par...
Dre Natalie Makhoulian, R2 en médecine familiale, UMF Côte-des-Neiges, CSSS de la Montagne, Université McGill

Pourquoi la médecine familiale?
Comme beaucoup d’entre vous, plusieurs disciplines m’intéressaient au départ, de la médecine interne à la psychiatrie, en passant par la pédiatrie. J’ai choisi la médecine familiale en me disant que ma pratique réunirait un peu tout cela. Mais, une crainte persistait en moi. Comme plusieurs, j’avais souvent entendu dénigrer la médecine familiale. Même si ces commentaires me dégoûtaient et que le contact avec divers omnipraticiens épatants m’avait confirmé la valeur de la médecine familiale, il persistait ce questionnement sournois que je sais maintenant totalement injustifié : Est-ce que les défis de la médecine familiale répondront à mes attentes? Je peux aujourd’hui répondre oui à 100%! Mais surtout, la résidence en médecine familiale m’a ouvert les portes d’une médecine qui me ressemblait vraiment. Suivre mes patients en bureau, apprendre à bien les connaître et développer avec eux un lien thérapeutique de qualité afin de leur offrir les meilleurs soins possibles, adaptés à leur situation, m’apporte une grande satisfaction.

J’apprends, au fil de ma résidence, à quel point le médecin de famille est un praticien complet. Il est là pour son patient, pour l’accueillir à sa naissance, soigner ses petits maux d’enfant, lui sauver la vie à l’urgence, le soutenir dans sa dépression, lui apprendre à vivre avec sa maladie chronique, tenter de prolonger sa vie et surtout sa qualité de vie, ou encore, soulager sa douleur pour lui permettre de s’éteindre en douceur. C’est soigner l’être humain comme il est, dans sa globalité et sans mépris pour aucune pathologie, car ce ne sont pas toujours les maladies qui dérangent le plus le médecin qui font le plus souffrir un patient. Et soigner ne se résume pas à faire disparaître une maladie.

La médecine familiale m’offre à chaque jour de beaux défis, sur les plans humain et médical. Chaque patient, chaque expérience m’apprend quelque chose, donne un sens à ma future carrière et me conforte dans mon choix : celui d’une médecine complète et globale.
Mais, je ne pouvais écrire ce témoignage sans vous vanter la résidence en médecine familiale en région, un choix dont je suis on ne peut plus satisfaite!

L’omnipraticien en région, du fait de l’absence de spécialistes sur place, a beaucoup plus d’autonomie et est ainsi amené à suivre et traiter plusieurs pathologies qu’il ne verrait pas en ville. Également, dans un petit milieu, tout le monde se connaît! Résultat : les relations professionnelles y sont faciles et humaines. De plus, comme l’équipe de patrons y est plus restreinte, nous sommes amenés à travailler souvent avec chacun. Nous bénéficions ainsi d’un enseignement plus personnalisé, ciblé sur nos aptitudes et nos faiblesses, et tenant compte de nos champs d’intérêt, afin de bien nous outiller pour notre pratique future, sans parler de la qualité de vie qui y est excellente.
D’ailleurs, n’est-il pas plus agréable d’étudier sur une plage en bord de mer qu’enfermé entre quatre murs? Je vous laisse sur ces photos de mes collègues et de moi en session d’étude à Gaspé. En espérant vous en donner l’envie! À l’an prochain peut-être?

Dre Natalie Makhoulian