La médecine familiale est une spécialité unique de par la diversité des sphères de pratique qu’elle offre. Une journée typique en médecine familiale : plein de surprises. Chaque matin apporte son lot de défis. Pour alimenter votre réflexion, j’ai pensé vous parler de mon expérience dans un hôpital communautaire où j’ai fait l’essentiel de ma formation.
8 h du matin : consultations au bureau. Un bébé d’un an vient pour un examen périodique et ses vaccins; une dame dans la soixantaine se présente pour une infiltration de cortisone au genou; son conjoint consulte pour le suivi de son hypertension et du traitement aux timbres de nicotine contre le tabagisme, une patiente enceinte de 28 semaines consulte pour diabète gestationnel; un garçon de neuf ans est référé pour une évaluation pour un TDAH, et l’avant-midi se termine avec une patiente en arrêt de travail pour humeur dépressive à la suite du décès de sa mère.
En après-midi : tournée des patients hospitalisés. Vous y revoyez un patient vu au bureau pour dyspnée, perte de poids, et hémoptysie suite à une bronchoscopie pour investiguer une masse pulmonaire d’allure cancéreuse. Vous consultez le gastroentérologue sur les nouveaux traitements pour le syndrome du côlon irritable pour une patiente souffrant de diarrhées chroniques, et vous examinez un nouveau patient diabétique avec une cellulite importante du membre inférieur.
Début de soirée : révision des résultats d’examens, lecture d’articles scientifiques, vérification des courriels. Un moment de répit qui sera bref puisque vous êtes de garde jusqu’à 23 h ce soir. La pagette sonne : un patient à l’étage a une nouvelle douleur thoracique survenue alors qu’il marchait vers le poste des infirmières. Vous demandez un ECG et passez à l’étage, pour remarquer un important sous-décalage du segment ST. La douleur persiste malgré trois doses de nitro et vous avez besoin d’une télémétrie. Vous faites signaler le résident des soins intensifs. La pagette sonne de nouveau : vous constatez le décès d’un patient que vous avez vu aux soins palliatifs récemment et vous devez annoncer la nouvelle à sa famille.
19 h 30 : le pavillon des naissances vous appelle. Votre patiente, multipare, est en travail. Elle arrive avec un col dilaté à 8 cm. Vous l’évaluez, vous vous gantez et vous assistez à l’arrivée d’un gros bébé de 4,2 kg. Vous réparez une petite lacération périnéale du deuxième degré. Le temps de finir votre note d’accouchement, il est 22 h 30. Demain, changement de rythme, vous serez en clinique avec l’urgentologue spécialisé en médecine sportive.
Malgré le rythme effréné de certaines journées, c’est cette diversité qui fait de la médecine familiale une spécialité de choix. Et ce qui est formidable, c’est que la décision vous revient. Vous pouvez créer votre pratique, à votre image, selon vos besoins et votre expertise. C’est cette diversité qui m’a apporté une grande satisfaction durant ma résidence, et c’est ce sentiment d’avoir fait une différence que je vous souhaite, lorsque vous vous joindrez à nous au moment de choisir votre carrière.
Dr David Bacon, Président
Comité des affaires pédagogiques – Médecine familiale
Fédération des médecins résidents du Québec