Dre Dominique Deschênes a fait sa formation en médecine de famille à l’UMF Laurier, de l’Université Laval. Elle a aussi complété sa résidence par trois mois supplémentaires en obstétrique au CHUL. Elle commence sa pratique à Baie-Comeau en bureau privé au suivi de clientèle vulnérable en obstétrique-périnatalité et en hospitalisation. Elle revient ensuite à Québec, dans la même UMF qui l’a accueilli pour sa résidence pour pratiquer la médecine générale, en plus d’être chargée d’enseignement clinique. Elle pratique aussi en obstétrique-périnatalité au Centre mère-enfant du CHUL. En plus d’être d’un dynamisme contagieux, elle est très impliquée au sein de sa profession sur divers comité. Elle agit présentement comme Présidente désignée du Collège Québécois des Médecins de Famille, organisme dans lequel elle a tenu plusieurs postes. Elle est aussi le médecin-contact pour le GIMF de l’Université Laval.
À son entrée en médecine, Dre Deschênes savait déjà que la médecine de famille s’imposait à elle comme un choix tout désigné. Avec un désir d’être proche du patient et de la famille et de multiplier les contacts interpersonnels, la médecine générale était ce qui se rapprochait le plus de ses valeurs et de ce qu’elle voulait comme pratique future. Un des plus grands incitatifs à pratiquer la médecine familiale, selon elle, demeure l’incroyable diversité qu’offre cette pratique dans le type de clientèle, de lieu de pratique ou de catégories de savoir.
Pourquoi orienter sa pratique vers l’obstétrique? Selon Dre Deschênes, l’externat est souvent le lieu où cette passion prend forme. L’obstétrique offre une incroyable diversité de situation car chaque accouchement est aussi unique que la famille qui le vit, et chaque grossesse nécessite une relation de confiance intime et solide avec la femme. C’est aussi une des pratiques les plus joyeuses, malgré les possibles complications, que peut offrir la médecine. Qui d’autre qu’un médecin accoucheur peut se vanter d’assister et de participer, jour après jour, au miracle de la vie? L’obstétrique offre ce mélange quotidien d’émerveillement, d’intensité et de relations interpersonnelles enrichissantes. D’autres aspects non-négligeables de cette pratique sont le travail d’équipe et l’opportunité d’effectuer des gestes techniques complexes. Bref, le mélange idéal d’une pratique offrant des défis techniques, une responsabilité accrue en cas d’urgence et un côté psychosocial bien présent.
Pour pratiquer l’obstétrique, il suffit d’avoir terminé sa résidence de deux ans en médecine de famille. Dre Deschênes nous conseille, si ce type de pratique nous intéresse, de choisir nos stages de résidence en vue d’y être exposé le plus possible. C’est effectivement en pratiquant que l’on devient confiant et qu’on apprend à prendre rapidement les bonnes décisions. Si l’on trouve que l’on n’a pas été exposé à un volume suffisant d’accouchement lors de notre résidence, il y a une possibilité d’effectuer un trois mois optionnel intensif en obstétrique-périnatalité. Cela permet, selon Dre Deschênes, d’acquérir toute l’assurance et le savoir-faire nécessaire. Pour ceux qui débutent leur pratique, il existe aussi des programmes de mentorat, où des médecins d’expérience se mettent à la disposition de jeunes obstétriciens.
Il faut se l’avouer, y a quelques défis inhérents à la pratique de l’obstétrique. Ce n’est pas comme le bureau, on travaille souvent de nuit et on est confronté à des situations où l’on doit réagir en urgence. Pour Dre Deschênes, il faut avoir certaines qualités pour faire ce travail, à savoir: beaucoup d’énergie, du leadership, de la flexibilité et de l’initiative.
Dre Deschênes traîne avec elle son iPhone en permanence. Particulièrement pour l’obstétrique, elle utilise entre autre l’application «OB Patient Tracker», qui lui permet de faire le suivi de ses patientes et de visualiser rapidement celles qui devraient accoucher bientôt. Elle utilise aussi le livre Mémo-périnatalité, qui l’accompagne durant les gardes de 24h en obstétrique, livre rédigé par trois médecins de famille Québécois, qui en sera à sa troisième édition cet hiver et qui offrira aussi une application Iphone.
Au Québec, environ 435 médecins de famille exercent en obstétrique-périnatalité, ce qui représente environ 40 000 accouchements annuellement. Dans les années à venir, ce nombre devrait augmenter davantage. De plus, l’obstétrique au Québec adopte une approche traditionnelle très européenne et aura, selon Dre Deschênes, tendance à s’américaniser quelque peu, afin de mieux convenir à la culture nord-américaine.
À titre d’anecdote, Dre Deschênes raconte le premier accouchement auquel elle a participé. Au Honduras, dans un petit dispensaire isolé où il n’y avait pas de médecin, alors qu’elle était toujours étudiante et qu’elle n’avait eu aucune formation, elle s’est retrouvé assignée à jouer le rôle de médecin-accoucheur. Par chance, le tout s’est relativement bien déroulé mais c’est tout de même une aventure marquante qu’elle me raconte de bon cœur. Je n’ai qu’une chose à ajouter, il n’y a pas meilleur exemple que Dre Deschênes si l’on parle de quelqu’un de passionné par son travail.
Samuel Caron-Rousseau
Université Laval