Certains rêvent de parvenir à rentrer en médecine tandis que d’autres rêvent de participer aux Jeux Olympiques. Marie-Ève Beauchemin-Nadeau a accompli ses deux rêves. Étudiante en 4e année de médecine à l’Université de Sherbrooke, Marie-Ève vient tout juste de recommencer son externat après une année d’arrêt. Ce fut une année très spéciale pour cette étudiante, car elle était en plein entraînement en vue de sa participation aux Jeux Olympique de Londres! Nous avons pu la voir en pleine action cet été lorsqu’elle est parvenue à décrocher la 8e position. Elle a gentiment accepté de nous parler de son aventure et de sa passion pour la médecine et plus particulièrement pour la médecine familiale!
Marie-Ève, qu’est-ce qui t’as amené à devenir haltérophile?
Au secondaire, je pratiquais l’athlétisme. Je faisais du sprint de courte distance et mon entraîneur m’a dit d’essayer l’haltérophilie pour m’améliorer dans mes départs. J’y ai rapidement pris goût et j’ai cessé l’athlétisme un an plus tard pour me concentrer sur l’haltérophilie.
Quels honneurs as-tu remportés ?
Je suis championne canadienne de ma catégorie depuis 2007. J’ai fait plusieurs records canadiens chez les juniors (20 ans et moins) et j’ai fait mes premiers records canadiens chez les seniors (plus de 20 ans) en mars dernier. Au niveau international, j’ai remporté la médaille d’argent aux Jeux du Commonwealth 2010, plusieurs médailles de bronze dans des championnats du monde universitaires et je me suis classée au 8e rang aux Jeux Olympiques de Londres cet été.
Justement, parlant de ta 8e position, peux-tu nous glisser quelques mots sur ta participation à ces Jeux?
Les Jeux, c’est vraiment étrange. C’est à la fois immense, impressionnant et stressant, mais c’est aussi « juste » une autre compétition. Le set-up est pratiquement le même qu’en championnat du monde et une fois qu’on est sur le plateau, ce n’est plus que la barre et moi. Par contre, après la compétition, c’est vraiment palpitant. J’ai pu rencontrer plusieurs athlètes d’autres sports et aller les voir en compétition pour les encourager. J’ai vraiment beaucoup apprécié l’expérience.
Et de l’autre côté de ta vie, qu’est-ce qui t’a motivé à choisir la médecine?
Je me cherchais un travail dans lequel je pourrais aider les gens. Je voulais avoir un impact. Aussi, une de mes amies qui faisait de l’haltérophilie (Maryse Turcotte, Jeux Olympiques 2000 et 2004) s’est inscrite en médecine et m’a invitée à passer une journée avec elle pendant son externat. J’ai adoré!
C’est vraiment une belle variété de cas et d’environnement et j’aime pouvoir voir mon patient dans son ensemble.
Même si je ne suis pas une athlète, je cherche parfois le temps de tout faire, comment parviens-tu à concilier tes entrainements et tes études?
Je pense que la clé est de se concentrer sur une seule chose à la fois. Si je suis en train d’étudier, je dois me concentrer uniquement sur ça, et l’entraînement me permet de penser complètement à autre chose… Ça aide à garder une bonne santé mentale dans les temps de stress.
Après ton excellente performance aux Jeux de Londres qui t’a valu la 8e position, que prévois-tu pour les prochaines années par rapport à ton sport?
J’ai vraiment envie d’être aux Jeux de 2016. Je crois que je peux être encore meilleure dans mon sport. J’envisage les quatre prochaines années comme un macrocycle. 2012-2013 sera une année où je vais mettre particulièrement plus d’efforts sur mes études et je vais profiter du fait que je vais m’entraîner moins pour guérir mes petits bobos. Après, ça va être plus rock and roll avec la résidence et l’entraînement qui va reprendre plus intensément, mais je pense que je peux le faire.
Tu es présentement en 4e et dernière année de médecine à l’UdeS, la résidence approche à grand pas, pourquoi choisir la médecine de famille?
Je suis intéressée par beaucoup de choses. J’ai un faible pour l’urgence, mais j’ai vraiment adoré mon stage de médecine de famille, particulièrement de faire du suivi d’un même patient sur une plus longue période de temps et de faire des soins à domicile. C’est vraiment une belle variété de cas et d’environnement et j’aime pouvoir voir mon patient dans son ensemble.
Quel genre de pratique prévois-tu pour l’avenir?
J’aimerais avoir une pratique en « semi-région » (appellation de mon cru). En étant plus loin des grands centres, je vais devoir être plus indépendante des spécialistes et traiter mes patients de façon plus large, mais je veux rester assez proche pour pouvoir aller souper chez mes parents ou voir mes amis quand l’envie m’en prend ;). J’aimerais faire de l’urgence, du bureau, des soins à domicile, et traiter les gens de tous les âges.
Maryse Lefebvre-Laporte
Université de Sherbrooke