Première ligne
La revue Web des GIMF, soutenue par la FMOQ
Volume 2, numéro 2, avril 2012

Le printemps de la médecine familiale?

En primeur, voici les résultats des deux tours du jumelage de 2012 pour la résidence en médecine familiale, à l'échelle de la province :

Sur les 409 postes offerts au Québec en médecine familiale, seulement 25 n'ont pas trouvé preneurs, soit 6%.

L'an dernier, 54 postes étaient vacants sur 400 (13%). En 2010, c'était 58 postes sur 406 (14%).

Quelques faits intéressants, en vrac :

• UdeM, Laval et McGill ont rempli tous les postes urbains au premier tour. Certains externes n'ont pas eu de place en médecine familiale à Montréal. Données manquantes pour Sherbrooke.
• Les UMF de Montréal ont dû accroître leur capacité d'accueil pour accepter chacune quelques résidents de plus.
• McGill a comblé l'entièreté de ses postes dès le premier tour.
• Laval a comblé au moins 50% de ses postes en région dès le premier tour.
• Au 2e tour, il ne restait que 8 places à Laval, et donc 17 entre Montréal et Sherbrooke.

C'est une nette amélioration par rapport aux dernières années. Il est trop tôt pour savoir s'il s'agit simplement d'une bonne année de récolte ou si l'on assiste au début d'une nouvelle ère où cette spécialité sera de mieux en mieux connue et prisée des étudiants.

Du point de vue étudiant, cette nette amélioration se situe trois ans après le lancement du 1er Symposium étudiant sur la médecine familiale (2009), une initiative du GIMF de Laval à laquelle entre 500 et 600 étudiants avaient pris part et qui, depuis, a connu un grand succès à McGill (2010) et à Sherbrooke (2011). L'édition de 2012, à l'UdeM, se promet d'être sans précédent et de fracasser tous les records.

Les Groupes d'intérêt en médecine familiale (GIMF) de chacune des universités connaissent également une popularité croissante. La politique de zéro tolérance envers le dénigrement de la médecine familiale, autant entre les murs de la faculté qu'en milieu clinique, fait aussi son oeuvre. Les facultés essayent aussi de faire en sorte que le plus grand nombre possible d'externes aient au moins un stage de médecine familiale avant le début du CaRMS.

À un autre niveau plus politico-socio-économique, les efforts et initiatives des principaux acteurs ont fortement contribué au regain de popularité de la profession. Pensons au fait que la médecine familiale est maintenant reconnue comme une spécialité, ainsi qu'à l'amélioration des conditions de travail et de la rémunération pour les médecins de famille.

Impossible pour moi de citer la nature et l'ampleur de toutes les actions entreprises dans notre province pour faire en sorte qu'un jour, chaque Québécois ait accès à un médecin de famille et à la première ligne en soins de santé. Mais force est de constater, à la conclusion du 2e tour du jumelage de 2012, que les étudiants en médecine répondent à l'appel de la population qui veut un médecin de famille, et que tous les efforts commencent à porter fruit.

Espérons que ce n'est qu'un début et que l'on est présentement témoins du printemps de la médecine familiale!

 

Èvelyne Bourdua-Roy, rédactrice en chef