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« J’adore voyager, découvrir de nouvelles cultures. La médecine humanitaire me permet de rallier ma profession et mon hobby, en plus de m’apporter le sentiment d’être utile et d’avoir l’impression de vraiment faire une différence. »
Isabelle Chotard, médecin de famille et médecin en missions humanitaires
Dre Isabelle Chotard a fait ses études de médecine à l’Université de Montréal, au début des années 90. En juillet 1997, elle a entrepris sa résidence en médecine familiale à l’UMF de Chicoutimi, pour ensuite faire une 3e année en médecine d’urgence, à Québec.
Dre Chotard a fait son dernier stage de résidence à Bordeaux, en France. Elle est ensuite restée 2 mois en Europe pour voyager, avant de commencer à travailler à l’urgence du CHUL (Québec), en septembre 2000. Elle y a travaillé à temps plein jusqu’en décembre 2004.
« Depuis mes études de médecine, j’avais deux choses en tête : travailler dans le Grand Nord du Québec, auprès des populations inuites, et faire de l’humanitaire, affirme-t-elle. J’adore voyager et découvrir de nouvelles cultures ! » La médecine humanitaire lui permet de rallier sa profession et son hobby, en plus de lui apporter le sentiment d’être utile et l’impression de faire une réelle différence.
Cependant, lorsqu’elle a commencé sa carrière de médecin, elle se trouvait dans un milieu stimulant qui lui permettait d’acquérir beaucoup de connaissances et d’expériences professionnelles. Avec le temps, elle a acquis un certain confort, autant au niveau personnel que professionnel. Ses projets de missions se voyaient constamment remis à plus tard.
Puis, un jour, elle est tombée malade et a dû être hospitalisée pendant une semaine. « J’ai alors pris conscience qu’on ne sait pas ce que l’avenir nous réserve et j’ai décidé que j’allais mettre mes projets à exécution pendant que j’en avais la possibilité et les capacités. » Elle a donc fait sa demande à Médecins sans Frontières, qui lui offrit une première mission en janvier 2005, en République Démocratique du Congo.
Là-bas, elle a été médecin dans un hôpital général de référence. « Il n’y avait pratiquement aucun autre service de soins à 100 km à la ronde, raconte-t-elle. Certains patients nous arrivaient après avoir passé plusieurs jours sur la route, assis sur une chaise posée sur un vélo poussé par un membre de la famille. »
Revenue au pays, elle se rend compte qu’elle veut centrer sa vie professionnelle sur la médecine humanitaire. Entre ses missions, elle serait médecin dépanneur.
Une deuxième mission de six mois lui a été offerte, au Tchad, à la frontière du Darfour (Soudan). Là, elle a travaillé dans des camps de réfugiés et de personnes déplacées par la guerre, à une période où les camps prenaient de plus en plus d’ampleur. « Nous nous déplacions avec une équipe, de l’équipement médical et des médicaments d’un camp à l’autre pour offrir des soins de base. »
Dre Chotard a fait une troisième mission, cette fois au Népal. Elle était responsable de cliniques mobiles, dans des régions où la population n’a pas accès aux soins en raison de l’isolement.
Où et quand avez-vous fait vos études (le M.D. et la résidence)?
J’ai commencé mes études de médecine à l’université de Montréal en 1991. En juillet 1997, je suis partie à l’UMF de Chicoutimi pour faire ma résidence de 2 ans en médecine familiale (Université de Sherbrooke) puis j’ai fait ma 3e année de résidence en médecine d’urgence à Québec (MU3 Université Laval).
Qu’avez-vous fait en terminant votre résidence?
J’ai fait mon dernier stage de résidence à Bordeaux en France. Je suis ensuite restée 2 mois en Europe pour voyager avant de commencer à travailler à l’urgence du CHUL à Québec en septembre 2000. J’y ai travaillé à temps plein jusqu’en décembre 2004. Je suis alors partie 6 mois en mission humanitaire puis j’y suis revenue de août 2005 à février 2006.
À ce moment-là, j’ai décidé de centrer ma vie professionnelle sur la médecine humanitaire. Entre mes missions, je travaillerai comme médecin dépanneur.
Comment et pourquoi en êtes-vous venue à partir en mission?
Depuis mes études de médecine, j’avais deux choses en tête: travailler dans le Grand Nord du Québec avec les populations inuites et faire de l’humanitaire. J’adore voyager, découvrir de nouvelles cultures. La médecine humanitaire me permet de rallier ma profession et mon hobby, en plus de m’apporter le sentiment d’être utile et d’avoir l’impression de vraiment faire une différence.
J’ai commencé ma carrière dans un milieu qui m’a permis d’acquérir plus de connaissances et d’expériences professionnelles. Puis, avec le temps, j’ai acquis un certain confort dans ma vie personnelle et professionnelle qui me faisait remettre à plus tard mes projets. Un jour, je suis tombée malade et j’ai été hospitalisée pendant une semaine. J’ai alors pris conscience qu’on ne sait pas ce que l’avenir nous réserve et j’ai décidé que j’allais mettre mes projets à exécution pendant que j’en avais la possibilité et les capacités. J’ai donc fait ma demande pour me joindre à Médecins Sans Frontières et je suis partie pour ma première mission en janvier 2005 pour la République Démocratique du Congo.
Où êtes-vous aller? Pour y faire quoi exactement? Combien de temps?
J’ai fait une première mission en République Démocratique du Congo pendant six mois. J’étais médecin dans un hôpital général de référence. Il n’y avait pratiquement aucun autre service de soins à 100 km à la ronde. Certains patients nous arrivaient après avoir passé plusieurs jours sur la route, assis sur une chaise posée sur un vélo poussé par un membre de la famille.
Puis je suis retournée en mission pour six mois au Tchad, à la frontière du Darfour, Soudan. J’y ai travaillé dans des camps de réfugiés et de personnes déplacées par la guerre à une période où les camps prenaient de plus en plus d’ampleur. Nous nous déplacions avec une équipe, de l’équipement médical et des médicaments d’un camp à l’autre pour offrir des soins de base.
J’ai fait une troisième mission au Népal. J’y étais responsable de cliniques mobiles également dans des régions où la population n’a pas accès aux soins en raison de l’isolement.
Qu’avez-vous vu et appris là-bas?
En mission, j’ai vu des enfants mourir de déshydratation à cause du choléra et d’autres souffrir de malnutrition sévère. Mais j’ai aussi vu des gens très démunis s’entraider et garder espoir de retrouver la paix et leur maison un jour. Les Africains m’ont appris l’importance des liens familiaux.
Qu’avez-vous retiré de cette expérience?
Mon expérience m’a montré qu’on peut faire beaucoup avec des moyens simples et limités. En offrant de l’eau potable à des patients atteints du choléra, on peut sauver des vies. En organisant une campagne de vaccination contre la rougeole, on empêche la maladie d’entrer dans un camp où la létalité peut atteindre 25% des enfants touchés. Et ce ne sont que quelques exemples. J’ai commencé à voir la santé publique d’un tout autre oeil.
Que faites-vous maintenant?
J’ai une pratique médicale très variée (comme seule la médecine familiale peut m’offrir). Je travaille principalement au Nunavik. Je fais aussi du dépannage dans diverses urgences et j’ai fait de la médecine générale à l’institut de santé mentale de Québec. J’aspire à retourner en mission prochainement où j’exercerai la médecine générale et tropicale, l’infectiologie, la santé publique et la médecine préventive tout en vivant une expérience personnelle enrichissante.
Les activités de Dre Chotard vous inspirent? Pour en savoir plus sur ses missions, accédez à son blogue.
Propos receuillis par Èvelyne Bourdua-Roy
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