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« Questionnée sur le caractère qui devrait accompagner ce type de pratique, Dre Leclerc mentionne sans hésiter un mélange de patience et d’agressivité... »
L'obstétrique... quand couper le cordon crée
des liens indéfectibles
Chaque numéro de Première ligne vous fait découvrir deux pratiques de la médecine familiale, afin d’illustrer la grande variété qui la caractérise et de démontrer qu’elle peut offrir quelque chose à chacun. La médecine familiale, une spécialité à découvrir!
Dre Céline Leclerc, médecin de famille spécialisée en obstétrique, a vu le jour à Pont-Rouge, où son grand-père et son oncle ont été tour à tour les « médecins du village ». Ces exemples ne sont sans doute pas étrangers à son choix de devenir médecin de famille : elle « est tombée dedans quand [elle] était jeune! ». Par la suite, l’obstétrique s’est présentée « comme une évidence » sur son chemin, malgré qu’elle ait tenté de s’en dissuader en s’exposant aux stages d’obstétrique les plus exigeants.
Après une résidence à Sherbrooke et trois ans de pratique en médecine familiale, profil obstétrique à Moncton, Dre Leclerc a rejoint l’équipe de l’Hôpital du Saint-Sacrement de Québec, où elle s’est consacrée à la médecine d’urgence. La pente de sa vie l’a doucement amenée vers ce qui semblait être le terrain de prédilection de sa carrière : l’obstétrique, au sein de l’équipe de Saint-Sacrement. Par la suite, elle s’est installée en clinique d’obstétrique.
Au fil de notre discussion sur les caractéristiques de sa clientèle, Dre Leclerc se rend compte que, tout comme ses patients de la Maison Michel Sarrazin pour les gens en fin de vie, où elle a exercé 10 ans en parallèle avec sa pratique d’obstétrique, les patientes enceintes sont vulnérables, en attente. Le médecin omni-obstétricien est présent lors de ce moment de fragilité. Cette relation instaure une confiance réelle et crée un lien indéfectible.
Les bébés qu’elle prend en charge par la suite lui procurent cet émerveillement qui accompagne le développement constant de l’éveil à la vie. Et, comme par intuition de relève, certains des enfants qu’elle a elle-même mis au monde ont choisi la médecine! C’est une pratique valorisante et gratifiante. « J’ai vécu des moments magiques qui resteront à jamais gravés dans ma mémoire ».
Bien évidemment, tout n’est pas qu’avantages, et si notre interviewée se consacre désormais à son métier de professeure agrégée à l’Université Laval, c’est parce que la pratique de la médecine familiale en obstétrique implique un horaire imprévisible qui peut devenir épuisant avec les années. À titre d’exemple, Dre Leclerc travaillait 4 jours par semaine à sa clinique, assurait à ses patientes une disponibilité 24 heures sur 24 pendant la semaine pour ses accouchements et assurait une fin de semaine de garde par mois. De quoi s’essouffler quelques fois!
De nos jours, cependant, grâce à la formation d’équipes de médecins de famille accoucheurs, l’horaire d’un omni-obstétricien peut être moins exigeant. De plus, la pratique en périnatalité apporte, selon Dre Leclerc, tant de satisfaction et de beauté qu’elle encourage tous les étudiants en médecine qui s’y intéressent à songer à choisir cette voie. La médecine familiale permet de garder un large éventail de pratique tout en offrant la possibilité à quiconque se découvre un penchant pour des pratiques plus spécialisées, comme l’obstétrique, de s’adonner à sa passion.
Questionnée sur le caractère qui devrait accompagner ce type de pratique, Dre Leclerc mentionne sans hésiter un mélange de patience et d’agressivité : « Si, à l’examen médical périodique tout va bien, c’est parfait, inutile de médicaliser. Mais dès que ça va mal ou que l’accouchement s’annonce, il faut agir! ».
Médecin de famille spécialisée en obstétrique, ayant touché à l’urgence et pratiqué en soins palliatifs, professeure agrégée et enseignante en hôpital, co-auteure d’un Mémo-Périnatalité lui ayant valu le Prix de reconnaissance pour le développement pédagogique de médecine familiale, section périnatalité en 2009, et aussi conjointe, amie épanouie et bonne vivante, voilà l’esquisse d’une carrière dynamique et d’une femme toujours en quête de défis. Un crédo? : « Il est faux de penser qu’on n’a pas le choix. On a toujours le choix de nos décisions. »
Comment devenir omni-obstétricien
Comme résident, il faut orienter ses stages vers l’obstétrique-gynécologie et la périnatalogie/pédiatrie.
Il est ensuite possible de suivre une formation à la fin de la résidence en médecine familiale.
Universités offrant une formation en périnatalité
Université Laval, Université de Montréal (3 mois) et McGill (6 mois ad 12 mois PRN). La formation offerte par McGill, Maternal and Child Health Fellowship, se divise en deux profils : soins de maternité en contexte de haut volume et pratique rurale.
Préalables
Il faut détenir une certification ALSO (Advanced Life Support in Obstetrics) et PRN (Programme de réanimation néo-natale) de la Société canadienne de pédiatrie. Il est essentiel d’avoir eu une certaine exposition à l’obstétrique/soins intra-partum pendant la résidence.
Propos recueillis par Yasmine Ousalem
Dans ce numéro
- À propos de nous
- Éditorial
- Espace FMOQ
- Espace CQMF
- Les variétés de pratique
- 4 UMF en vedette
- Médecin de famille vedette
- Étudiante vedette
- Chronique techno
- GIMF
- Santé mentale
- Événements à venir
Les soins intensifs
Le médecin fermier des soins intensifs. Mon nom est Claude Rivard. Je suis chef du service des soins intensifs du CSSS Pierre-Boucher sur la Rive-Sud de Montréal. Je travaille aux soins intensifs depuis 5 ans, après avoir travaillé à l’urgence pendant 13 ans. J’ai 51 ans et mon numéro de pratique débute par 95; une vocation tardive! Je suis arrivé sur les bancs d’école de médecine à 28 ans. J’étais aussi le père de 2 jeunes enfants et mon épouse était enceinte de la troisième. +
Omnis sur Youtube
Voyez DIAGNOSTIC, un documentaire choc sur la médecine familiale qui présente le quotidien de cinq omnipraticiens du Québec.
« … comme étudiant, on s'est à peu près tous faire dire : mais non t'es trop bon pour t'en aller en médecine familiale, gaspilles pas ton talent, t’es capable de faire une spécialité. La médecine de famille, c'est une spécialité; je suis spécialiste de l'individu, je m'occupe de l'individu dans sa globalité, je suis la seule qui est capable de faire ça, mon expertise à moi, elle est là. » +
-Dre Guylaine Lagüe, omnipraticienne
Galerie de photos
Dre Céline Leclerc, médecin de famille spécialisée en obstétrique.