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« ...Oui, les horaires sont un peu débiles, mais comme mon ancien emploi était 7 jours par semaine, disons que j’avais été un peu préparé. »
Le médecin fermier des soins intensifs
Chaque numéro de Première ligne vous fait découvrir deux pratiques de la médecine familiale, afin d’illustrer la grande variété qui la caractérise et de démontrer qu’elle peut offrir quelque chose à chacun. La médecine familiale, une spécialité à découvrir!
Mon nom est Claude Rivard. Je suis chef du service des soins intensifs du CSSS Pierre-Boucher sur la Rive-Sud de Montréal. Je travaille aux soins intensifs depuis 5 ans, après avoir travaillé à l’urgence pendant 13 ans. J’ai 51 ans et mon numéro de pratique débute par 95; une vocation tardive! Je suis arrivé sur les bancs d’école de médecine à 28 ans. J’étais aussi le père de 2 jeunes enfants et mon épouse était enceinte de la troisième.
Avant la médecine, j’avais fait un baccalauréat en agronomie du Collège Macdonald de l’Université McGill et j’ai travaillé sur une entreprise agricole achetée en 1981 : un élevage de volailles sur le Rang St-Philippe Sud à St-Jacques-le-Mineur. Durant mes trois premières années d’études en médecine, j’ai continué à travailler à mon entreprise, avec l’aide de ma conjointe. J’ai vendu mon entreprise à mes employés avant d'entamer mon externat et de me lancer réellement en médecine. Oui, les horaires sont un peu débiles, mais comme mon ancien emploi était 7 jours par semaine, disons que j’avais été un peu préparé. Si vous vouliez un job de 9 à 5…, la médecine n’aurait pas dû être votre premier choix de carrière!
Mon travail à l’urgence et aux soins intensifs me permet de garder contact avec le milieu hospitalier et mes confrères spécialistes, un milieu riche qui satisfait à la fois mon désir de me creuser les méninges et celui de faire des techniques (intubation, lignes centrales, etc.).
De plus, tous les médecins qui travaillent en milieu hospitalier sont confrontés à la mort de leurs patients et à l’approche avec les familles, parfois difficile; une école de vie qui ne peut que vous faire grandir.
J’ai toujours consacré une partie de mon temps au suivi de bureau, en plus de mon travail à l’hôpital. Disons que ça fait du bien de voir des patients que tu connais depuis un bout de temps. Je suis aussi médecin responsable d’un groupe de médecine familiale (GMF) qui est composé d’une vingtaine de médecins. Le fait d’avoir eu une entreprise avant de devenir médecin m’a beaucoup aidé à savoir comment gérer un GMF. La gestion d’un groupe de médecins est parfois difficile : « On ne doit pas essayer de trouver un consensus, on doit souvent le façonner nous-mêmes » (Martin Luther King). De plus, nous venons d’acquérir le « dossier médical électronique » et nous travaillons en collaboration avec des infirmières GMF qui nous rendent le travail beaucoup plus facile. Je suis fier de l’organisation de ma clinique, un milieu de travail intéressant autant pour les médecins et autres professionnels que pour les employés qui y travaillent.
Finalement, je suis aussi impliqué dans le milieu syndical comme président de l’Association des médecins omnipraticiens de Richelieu-St-Laurent. Je m’amuse comme un fou et non… je ne m’ennuie pas de mes poules!
Comment devenir intensiviste
Un médecin de famille peut devenir intensiviste s’il oriente sa formation (stages au choix) vers ce choix de carrière. De plus, une bonne base en anesthésie (pour les techniques de base : intubation, pose ligne centrale et canule artérielle, etc.
Il faut également suivre le cours de FCCS (Fundamental Critical Care Support) qui se donne à Sherbrooke tous les 6 mois environ.
Claude Rivard, md
Propos recueillis par Jean-François Couture
Dans ce numéro
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