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« Dès le début de sa deuxième session en médecine, Marie-Ève a recruté dix étudiants intéressés par l’aventure. Ils avaient 18 mois pour tout organiser. »

Marie-Ève Pelletier, étudiante

Chaque numéro de Première ligne met à l’honneur un étudiant en médecine du Québec qui s’illustre de par son engagement et ses réalisations et qui songe à la médecine familiale comme choix de carrière. Pour son deuxième numéro, Première ligne a choisi Marie-Ève Pelletier, étudiante en médecine à Sherbrooke.   

 

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C’est à Alma, où nous effectuons notre stage en médecine de famille, que j’ai recueilli les propos de Marie-Ève Pelletier, étudiante en médecine à Sherbrooke. Marie-Ève, c’est le sourire de notre promotion, celle qui donne congé à la mesquinerie et aux querelles. Mais c’est bien plus qu’un sourire qu’il lui a fallu, l’an dernier, pour mener à bien un projet de coopération internationale…

C’est lors de son année en génie, avant qu’elle n’entreprenne sa médecine, que Marie-Ève a eu la piqûre pour le développement international. Son chemin a alors croisé le GCIUS, le Groupe de collaboration internationale en ingénierie de l’Université de Sherbrooke, grâce auquel son amoureux a participé à la construction d’une école au Malawi. Inspirée par cela, Marie-Ève a décidé de fonder le GASUS, le Groupe d’action en santé universelle de Sherbrooke. « J’étais tentée par l’idée du voyage, explique-t-elle, mais c’est surtout la logistique entourant la formation d’un groupe qui me passionnait. Je voulais créer une structure solide et rédiger une charte encadrant l’élaboration de projets de coopération en médecine. » Il ne lui restait plus qu’à trouver un projet accrocheur à développer. « Un étudiant en génie d’origine togolaise avait constaté le manque criant de ressources matérielles du dispensaire médical de Lama-Bas, son village. Il avait rédigé un document descriptif, dans l’espoir qu’un groupe d’action étudiant lui vienne en aide ».

 

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Dès le début de sa deuxième session en médecine, Marie-Ève a recruté dix étudiants intéressés par l’aventure. Ils avaient 18 mois pour tout organiser. Pour Marie-Ève, une chose était claire : « Nous voulions mettre le doigt sur une problématique de santé publique précise et essayer d’adapter nos connaissances théoriques et occidentales pour sensibiliser la population locale. Il n’était pas question de fournir une simple aide matérielle ni d’imposer nos façons de faire : nous espérions un échange avec les Togolais ».

N’ayant pu obtenir le soutien facultaire espéré et ayant perdu quelques participants en cours de route, l’équipe a dû mettre les bouchées doubles. Ils furent finalement quatre à prendre part au voyage. « Je tenais à ce que chacun des participants s’approprie le projet. Nous avons décidé d’orienter nos efforts sur la lutte aux infections parasitaires. Environ 70% des enfants de Lama-Bas étaient atteints de parasitose. La transmission se fait majoritairement par la voie orale-fécale, soit d’un villageois à l’autre, ces derniers étant convaincus des bienfaits de faire leurs besoins dans les champs. Des fonds existent pour la construction de latrines, mais les villageois ne croient tout simplement pas en leur utilité ».

L’équipe s’est monté une formation prédépart. Le Dr Réjean Thomas les a entretenus des pièges de la coopération internationale, entre autres. « Rendus au Togo, nous avons fait des affiches colorées et des dépliants, rencontré les officiers de la santé publique du village et fait du porte-à-porte pour expliquer à la population le mode de transmission des infections parasitaires. Nous n’avons fait bouger aucune pierre, mais les gens nous écoutaient! Nous avons mis un grain de sable dans l’engrenage des mythes et fausses croyances ».

 

 

Le GASUS au Togo en 2009

 

Et le retour au Québec? « J’étais contente de retrouver mon monde après une absence de six semaines. Mais mon objectif n’est pas encore complètement atteint! Nous voulions assurer une pérennité au GASUS, afin que, d’année en année, des étudiants en médecine puissent se servir de notre structure pour concrétiser leurs projets de coopération internationale. Nous recrutons toujours! ».

Et la médecine de famille? « Mon voyage n’a fait que confirmer mon désir de me diriger vers la médecine familiale! Le contact humain qu’elle permet me comble. Au Togo, j’ai eu un bref aperçu du défi que représente le changement d’une habitude de vie. Je sais qu’en médecine de famille, je vais avoir tout le loisir de m’y attaquer! », conclut-elle, avec toujours ce même sourire…

Entrevue réalisée par Valérie Therriault

Dr Réjean Thomas

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Né en 1955 au Nouveau-Brunswick, le Dr Réjean Thomas a fait ses études médicales à l'Université de Moncton et à l'Université Laval, en plus d’études en philosophie à l'Université de Montréal. Il a commencé sa pratique dans la région de Rimouski, avant de venir s’installer à Montréal. Il fonda en 1987, avec trois autres médecins, la clinique médicale L'Actuel, clinique orientée vers le dépistage, le diagnostic et le traitement des maladies transmises sexuellement et du SIDA. +

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« Mon voyage n’a fait que confirmer mon désir de me diriger vers la médecine familiale! Le contact humain qu’elle permet me comble. » .