Première ligne
La revue Web des GIMF, soutenue par la FMOQ
Numéro 3, novembre 2011

La médecine dans la main

Chaque numéro de Première ligne présente quelques applications utiles en médecine pour les téléphones intelligents. Voyez ce qu’utilisent les médecins sur le terrain, ainsi que les coups de cœur de notre chroniqueur, le Dr Patrick Bernier, médecin de famille dans la région de Québec. Si vous avez des applications à nous suggérer parce que vous les trouvez utiles et bien faites, écrivez-nous à redaction.premiereligne@gmail.com et nous serons ravis d’en parler dans un numéro subséquent.

 

 

« Nos poches de sarrau, autrefois pleines de petits livres et de calepins, sont aujourd’hui presque vides grâce aux téléphones intelligents ou au iPod.»
- Amélie Desjardins-Tessier, MD, résidente 2 en médecine familiale à l’UMF de Joliette

 

Les téléphones intelligents sont-ils des êtres vivants? Bien sûr que non, me direz-vous? Pourtant, ils possèdent la vue, l’audition, la parole, le toucher, l’équilibre, la proprioception et la mémoire grâce à, respectivement, la caméra, le micro, les haut-parleurs, l’écran tactile, le gyroscope, la boussole, le GPS et… la mémoire! Ce sont aussi des animaux sociaux avec les connectivités WI-FI, Bluetooth et 3G. Bientôt, avec « Siri » les appareils Apple deviendront des assistants virtuels de haut niveau répondant à nos questions et moindres désirs… Quoi qu'il en soit, les applications (applis) sont comme les organes de ces petites bêtes dont je présente à nouveau quelques-unes des plus nobles.

 

Des calculs et plus!

Depuis l’âge préhistorique du « Palm Pilot » existe l’appli MedCalc qui demeure le numéro un selon moi. La version payante MedCalc Pro vaut son pesant d’or. Elle permet d’effectuer une foule de calculs médicaux de façon rapide et conviviale. De plus, on y retrouve des questionnaires standards et même la charte de Snellen (surtout bonne avec un iPad). Les résultats obtenus aux calculs peuvent être sauvegardés au nom d’un patient, envoyés par courriel et même imprimés! Il y a aussi la possibilité d’insérer des notes personnelles. Hormis quelques rares calculs qui sont absents et qu’on retrouve dans Mediquations (très bon choix aussi), cette appli est parfaite. Comme si ce n’était pas assez, elle s’interface avec LabGear, une belle appli qui nous aide à interpréter les résultats de laboratoire agréablement… mais en valeurs américaines.

Pour ceux qui traitent des enfants, l’appli Pedi STAT est incontournable. Toute simple, il suffit d’entrer l’âge, la taille ou le poids du petit patient et elle calcule ensuite automatiquement les doses adaptées pour les traitements que l’on souhaite administrer. Très intuitive, elle nous permet de naviguer selon les problèmes fréquemment rencontrés tels l’anaphylaxie, la réplétion liquidienne, la douleur, la crise convulsive, etc.

 

Retour sur les médicaments

Dans ma première chronique, je vous parlais de l’arrivée imminente de l’appli dérivée du CPS. Je présumais que cet outil serait intéressant, compte tenu de la qualité de la « bible » de l’Association des Pharmaciens du Canada. Grosse erreur!! L’appli CPS Essentials est compliquée,  incomplète, pleine de « bogues » et donc à éviter pour l’instant.

Par contre, j’ai depuis découvert iMeds XL, une petite appli qui est un bon complément à Epocrates et Micromedex. Nous pouvons aisément rechercher par classes de médicaments, dont les plus fréquentes sont d’abord présentées. L’identificateur de « pilules » me semble très efficace. Alors, en l’absence d’un vrai CPS mobile pour travailler avec les noms commerciaux  canadiens, il faudra attendre encore et continuer à apprendre le nom des molécules.

Parmi les nouveaux gros noms présents depuis peu sur les « tablettes » de l’AppStore, nous retrouvons le fameux Sanford Guide (traitements antimicrobiens). Contrairement au CPS, le passage du petit guide de la poche à la paume est très satisfaisant. On retrouve tout ce à quoi on attendait, dont l’utile tableau synthèse des pathogènes vs antibiotiques. Évidemment, les recherches sont classées selon maladies, « bibittes » et molécules. Pour ceux qui voudraient une appli moins chère, quoiqu’aussi un peu moins complète tout en demeurant un outil valable, il y a Antibiotics qui est très acceptable.

 

Apprendre à pêcher…

Comme le dit le dicton, il vaut mieux apprendre à quelqu'un à pêcher que de lui donner du poisson! Voilà pourquoi je vous parle maintenant d’AppShopper qui fait notre magasinage d'applications à notre place. La variété de recherche est plus élaborée que sur l’AppStore et les classements plus diversifiés. Elle nous permet même de repérer les applis en croissance de popularité et celles en baisse. Son principal avantage est la « wish list » qui suit pour nous les applis que l’on souhaite éventuellement acquérir et qui nous avertit des baisses de prix, promotions, etc. Des trouvailles en perspective.

Patrick Bernier, MD/PhD/CCMF