Première ligne
La revue Web des GIMF, soutenue par la FMOQ
Numéro 3, novembre 2011

Hôpital de Chisasibi,

Terres-Cries-de-la-Baie-James

Vous aimeriez faire un super stage en médecine familiale mais vous ne savez pas où aller? Quels sont les milieux de stage les plus prisés, les plus appréciés, les plus capotés? Les étudiants révèlent les secrets les mieux gardés de leur faculté et nous racontent pourquoi ils ont adoré certains milieux en particulier.

Chisasibi est une réserve autochtone crie de 4000 personnes sur les rives de la rivière La Grande, à la Baie-James. Il s’agit du dernier village accessible par la route dans le nord du Québec. À 800 km au nord de Val-d’Or, il faut aimer la grande route et le grand air pour s’y plaire!

L’hôpital de Chisasibi est au cœur de la réserve, à deux pas du centre communautaire et du centre commercial. Il est sous l’égide de l’Université McGill. La majorité des communications entre médecins et avec les patients se fait en anglais.

Environ 7 médecins de famille y travaillent de façon permanente et plusieurs médecins « dépanneurs » viennent prêter main-forte. Des résidents et des externes peuvent aussi y faire des stages. Les étudiants touchent à tous les services offerts par le Conseil cri de la santé : clinique sans rendez-vous, département de médecine (environ une trentaine de lits), clinique de santé communautaire (diabète, hypertension, suivis de grossesse), soins à domicile ou encore hémodialyse.

Tous les matins, les médecins se rencontrent pour faire un retour sur les admissions de la journée précédente ou pour discuter des cas intéressants rencontrés. Il s’agit d’un moment privilégié pour l’apprentissage. Un climat très accueillant y règne : tous peuvent mettre leur grain de sel, parler, échanger ou poser des questions. De plus, au chapitre de la formation, une conférence midi se déroule tous les jeudis.

J’ai eu la chance de participer à ces réunions et aux formations dans le cadre d’un stage SARROS, en juillet 2011. J’étais chargée de suivre des patients dans le cadre du «  projet podomètre ». Tous les participants au projet devaient porter le fameux appareil et atteindre un certain nombre de pas par jour, pour se mettre en forme, perdre du poids et faire diminuer leur tension artérielle. Il s’agissait d’un projet de recherche formidable, qui m’a permis d’avoir un contact privilégié avec les Cris, dans le cadre d’entrevues individuelles. J’ai aussi pu faire de l’observation avec les médecins. Chaque fois, on me permettait de poser des questions et on prenait plaisir à m’enseigner.

Le milieu semble d’ailleurs bien adapté à la présence d’étudiants. Ceux-ci sont logés dans des maisons bien équipées et confortables, très près de l’hôpital. Il est possible de se rendre partout à pied. La nature est omniprésente : la réserve est entourée de la forêt boréale où de nombreux ours noirs règnent en rois et maîtres. Les rives de la rivière La Grande sont un lieu de promenade de prédilection après une journée à l’hôpital. Fait à noter, les journées d’été sont longues : le soleil brille dès 5 h et se couche après 22 h. Par contre, les légumes sont un peu dispendieux à l’épicerie et les nuits d’hiver sont longues et froides!

Je garde un excellent souvenir de ce stage. Chisasibi est une réserve à dimension humaine où les services de santé sont accessibles pour la population. J’ai découvert un lieu de pratique stimulant et dépaysant que je recommande chaudement.

Alexandra Sammartino-Arbour, Université de Montréal